
I
L'ARTISTE
Igor Borisov, peintre et anciennement photographe spécialisé en mode enfant depuis plus de 30 ans a depuis toujours ressenti l’appel de la mer Egée, source principale de sa créativité.
À 20 ans, son instinct d’aventurier le pousse à découvrir la Grèce, dont les mythes et légendes le fascinent.
Arrivé par hasard sur l’île de Kimolos, entre Milos et Polyaigos l’inhabitée, il est adopté par une famille de pêcheurs et bientôt par tous les habitants qui ne tardent pas à en faire « l’un des leurs ».
Pendant près de 40 ans, Igor tisse une relation unique avec cette île confidentielle, se promettant chaque année d’y retourner le plus tôt possible.
De retour à Paris pour lancer sa carrière de photographe, il fait un pari “fou”, en déménageant à Saint-Valéry, au cœur de la Baie de Somme, pour fonder une famille à l’écart de l’effervescence parisienne, face à la mer.
Bien que loin des grandes agences de publicité et de production, son talent est reconnu, la carrière d’Igor décolle et se veut très prenante. Le voici appeler à New York milan Paris Londres, plébiscité par des magazines tels que le VOGUE Bambini et des marques de luxe telles que Giorgio Armani ou encore Burberry, il photographie les enfants du monde entier.
Mais même aux quatre coins du globe, c’est à son havre de paix Kimolien qu’il pense.
En 2004, il marque l’île de son empreinte en photographiant tous les visages du village, que l’on peut retrouver sur le mur du fameux restaurant “To Kyma” appartenant à Yannis, l’ami de toujours.
Arrivé dans les Cyclades à 20 ans sans rien attendre, il n’est plus jamais parti.
II
GENÈSE
Dans les Cyclades, Igor vit dans une maison qui donne sur la mer et l’île sauvage de Polyaigos.
L’accueil de l’étranger est sacré depuis des millénaires dans toute la Grèce, ce pourquoi Igor, amis de passage et amis d’amis, sont toujours les bienvenus. C’est là qu’il s’est mis à peindre. D’abord la terrasse, puis l’escalier et la cour intérieure.
Ne tarissant pas d’inspiration, Igor sort son seau et ses pinceaux pour repeindre l’allée cachée qui mène à la maison. Il lui tient à cœur de transformer la ruelle pour les enfants de l’île qui viennent y jouer à l’abri du Meltem.
Intrigués, les habitants se surprennent à y passer pour lire quelques pages, pour discuter sur les marches des maisons attenantes, et y boire le ouzo.
La rue, autrefois simple lieu de passage, devient lieu d’expression et reprend vie, jusqu’à en devenir une attraction locale.
L’inspiration de la fresque qui la recouvre lie culturellement chaque Grec, c’est une ode à la mer et une invitation à la rêverie.

Invité à rejoindre Igor à Psaphi pour quelques jours, Thierry Sadoun, ami de plus de 35 ans, helléniste convaincu, traverse la mer depuis l’île de Ios où il passe chaque été pour se rendre à Kimolos. Tout au long de sa carrière, Thierry a entouré des artistes (photographes, auteurs, réalisateurs, chanteurs...) et il a fait de son œil averti pour les concepts à succès sa marque de fabrique. Arrivé dans le port, il remonte la fresque le long de la ruelle et se retrouve immédiatement touché par la symbolique de l’œuvre. Il comprend qu’Igor a une main et que son travail a une véritable portée : c’est la naissance d’un artiste. Ce soutien supplémentaire convainc Igor de développer sa passion pour la peinture, afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

III
INSPIRATIONS
Durant toutes ces années passées en Grèce, Igor a développé une profonde passion pour la plongée en apnée. Sous l’eau, c’est un autre monde qui se présente à lui. Les fonds marins volcaniques de la mer Égée offrent un spectacle à couper le souffle et sont d’une richesse inouïe.
Ce sont autant d’images gravées dans sa mémoire, qui ressurgissent lorsqu’il se décide à peindre, inspiré par les arts cycladiques et la chaux caractéristique des îles, qui blanchit au soleil. C’est donc instinctivement qu’il se met à créer un univers marin fantastique et inépuisable, qui se propage dans la rue...
Mais la peinture d’Igor Borisov ne s’arrête pas là.
Elle est un trait d’union entre la Grèce antique et la Grèce moderne, une forme d’hommage allégorique et décomplexé qui prend ses quartiers non dans les musées, où sont exposés les vestiges comme autant de témoignages physiques, mais dans la rue. C’est à dire à l’endroit même où l’esprit grec, millénaire et point de départ des Humanités, a survécu.
Cet esprit d’ouverture qui pousse le Grec à se questionner, à aller à la rencontre de l’autre dans cet espace commun qu’est l’Agora, pour échanger. Cette façon de vivre est ancrée dans la culture populaire grecque et a influencé tout le pourtour de la mer Méditerranée. Le mouvement naturel du pinceau et la rondeur du trait sont d’une simplicité apparente, qui fait en réalité écho à cette simplicité inhérente à la Grèce, à cette facilité de se réunir en famille, à partager un repas, à inviter l’étranger chez soi.
C’est là que se trouve l’héritage des philosophes, c’est ce lien qu’ Igor Borisov cherche modestement à créer avec ses pinceaux.
Une amie inspiré par sa peinture dit de son oeuvre « qu’elle a évolué », de lui , « il est très doué, poétique, touchant un sens du mouvement, un art cinétique, une naïveté »
Aujourd’hui un grand nombre de murs ont absorbés les couleurs d’Igor comme une transfusion qui donne vie à ce village , mais l’on se demande qui nourri qui ?
A la demande des villageois qui veulent tous une empreinte de sa vision poétique Hellenic.
Il peut passer des journées entières au soleil absorbé par son œuvre.
Refusant d’être payé , il répond pas cette phrase magique:
"Je rends à l'île ce qu'elle m'a donné".
Lors des jours de grand Meltem ou de chaleur accablante, le sûr actif artiste tourne en rond, il lui faut peindre, et sans délai , il prend une planche de bois flotté récupéré et s’enferme dans son atelier pour en faire une œuvre.
Les hivers sont longs et toujours pris par cette énergie créatrice il décide de couvrir des toiles.
L’artiste est devenu complet, heureux, épanoui, il est prêt à affronter le monde et vous présenter son travail.